Trois semaines après la publication du Rapport de l’Inspection générale des finances (IGF) sur la Convention entre les entreprises chinoises et l’État congolais, la Sicomines, joint-venture créée dans le cadre de ce contrat, des voix se lèvent pour exiger un audit de la part de l'IGF et la Cour des Comptes afin d'éclaircir certaines zones d'ombre.
Dans un communiqué, le Centre de Recherche en Finances Publiques et Développement Local (CREFDL) invite l’IGF et la Cour des comptes à entamer, dans un meilleur délai, l’audit de la liste de 40 infrastructures et proposer au gouvernement un manuel des procédures de gestion des projets dans le cadre de la Convention sino-congolaise.
L'organisation fait savoir que la liste des infrastructures, publiée par l’IGF et reprise dans la Convention signée en 2008, a été révisée en 2010, suite à la pression exercée par le Fonds monétaire international (FMI).
Actuellement, la Convention n’est plus dans sa forme initiale convenue avec la Chine. Malheureusement, la nouvelle liste n’est pas disponible. Des informations recueillies auprès du ministère des Infrastructures, il ressort que les deux parties (RDC et GEC1) s’étaient engagées à produire des états de besoins annuels, assortis d’un budget opérationnel. Néanmoins, CREFDL est parvenu à identifier la liste de 40 infrastructures, réhabilitées ou construites dans le cadre de ladite convention, évaluées à 824,5 millions USD , note communiqué.
Sur base des informations reçues du ministère des Infrastructures et Travaux publics, CREFDL affirme que les budgets de ces projets d’infrastructures sont « irrationnels et manquent de crédibilité ».
L'association émet des doutes sur l’effectivité de la mise en œuvre des travaux des ouvrages déclarés par l’Agence congolaise des grands travaux (ACGT) et sur la qualité des infrastructures livrées au gouvernement.
Il y a lieu de rappeler que la Convention sinocongolaise a été signée en 2008 et a été présentée comme un « contrat du siècle » qui devait permettre à la RDC de bénéficier des infrastructures de base en échange de l’exploitation de ses ressources par des entreprises chinoises. Mais ce contrat a été considéré par les institutions financières internationales comme le Fonds Monétaire international comme " le Bradage des ressources naturelles du pays".
Selon le Rapport de l’IGF, publié récemment à Kinshasa, sur les 12 milliards qu’aurait déjà généré l’exploitation des minerais congolais, la RDC n’a bénéficié que de 822 millions de dollars en termes d’infrastructures contre 11 milliards pour les entreprises et banques chinoises. Des chiffres confirmés par CREFDL qui salue un « travail important » de l’IGF qui contribue à l’amélioration de la gouvernance des finances publiques en RDC.
GK