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Processus électoral au Nord-Kivu et en Ituri : des activistes des mouvements citoyens redoutent de la tenue des élections dans ce contexte particulier d'insécurité

Alors que le démarrage des opérations d'identification et d'enrôlement des électeurs s'annoncent pour ce jeudi 16 février dans la troisième aire opérationnelle dont font partie les provinces du Nord-Kivu, Sud-Kivu et Ituri pour ne citer que celles-là ; la dynamique des activistes des mouvements citoyens dans les provinces sous l'état de siège, soutiennent que la priorité des provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri, reste la paix que l'enrôlement dans un contexte sécuritaire incertain.

Dans un communiqué rendu public et dont une copie est parvenue à notre Rédaction ce mercredi 15 février 2023, ces derniers ont fait savoir que les doutes sur la tenue des élections en République démocratique du Congo, planent encore suite au contexte sécuritaire et politique ; la composition de la CENI et la loi électorale ; le calendrier électoral et la cartographie ; le chaos observé dans d'autres aires opérationnelles où s'est passé l'enrôlement.

Ils regrettent le fait que les politiques sont engagés dans la préparation de leurs campagnes électorales avec des intérêts personnels en lieu et place, de se préoccuper du calvaire que traverse la population de la partie Orientale du pays qui fait face à la menace du M23 soutenu par le Rwanda et qui occupent une majeure partie dans les territoires de Nyiragongo, Rutshuru et Masisi au Nord-Kivu en dépit de l'instauration de l'état de siège.

« Partant des éléments ci-haut énumérés, la transparence est loin d'être garantie dans ce processus, mais plutôt un chaos prémédité. Dans la gestion du pays tout comme dans l'organisation des élections, le consensus demeure l'élément majeur pour s'assurer du bon atterrissage du processus » a-t-on lu dans ce communiqué.

Les activistes des mouvements citoyens du Nord-Kivu et de l'Ituri disent avoir constaté dans le processus électoral en cours, ce qu'ils qualifient de violation grave de la loi électorale et de la loi portant identification et enrôlement des électeurs. 

« L'article 52 de la loi électorale dispose à son alinéa 2 que le vote, pour le scrutin direct, se tient le dimanche ou un jour férié. Or, le mercredi 20 décembre 2023 et le jeudi 11 juillet 2024 dans respectivement retenues pour l'élection du président de la République, des députés nationaux w provinciaux et des conseillers municipaux et communaux ainsi que pour l'élection des conseillers de secteur et de chefferie, ne sont pas des jours fériés » ont regretté.

Soucieux du bon déroulement de ces opérations démocratiques, les activistes des mouvements citoyens des provinces ci-haut citées, estiment par ailleurs, que publier un calendrier assorti de cinq contraintes, dont, sécuritaire, logistique, financière et légales ; constitue un aveu de l'impossibilité d'organiser les élections.

Ils réitèrent par la même occasion, leur appel à une mise en place d'une CENI consensuelle, véritablement indépendante et qu'au cas contraire, ils mobiliseront le peuple congolais pour demander une transition sans l'actuel président de la République.

Il sied de signaler que l'opération d'identification et d'enrôlement des électeurs sera lancée dans la troisième aire opérationnelle ce jeudi 16 février 2023 en dépit de la situation sécuritaire qui y prévaut.

Cette aire opérationnelle couvre les provinces de Bas-Uélé, Haut-Uélé, Ituri, Nord-Kivu, Sud-Kivu, Tshopo, Maniema, et les Congolais de l'étranger ceux vivant surtout au Canada et aux États-Unis.

Elias Aungama à Goma