Instauré dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri depuis mai 2021 ; l'état de siège dite « mesure exceptionnelle » est loin d'atteindre les objectifs assignés par ses animateurs. Au Nord-Kivu, tout comme en Ituri, l'insécurité bat son plein. Elle est caractérisée par des tueries des civils nuit et jour, pillages, incendies des maisons aux côtés de plusieurs exactions attribuées à des groupes armés tant locaux qu'étrangers actifs dans la région, et cela, sous la barbe impuissante des autorités tant policières que militaires mises en place par le chef de l'État dans le cadre de l'état de siège.
Dans la province de l'Ituri par exemple, plus de 120 personnes sont été tuées depuis le début de ce mois de janvier. Ces chiffres ont été livrés à notre Rédaction par le député national Iracan Gratien de Saint-Nicolas qui fustige la passivité des animateurs de l'état de siège dans la zone à l'instar du gouverneur militaire, le lieutenant-général Luboya Johnny.
Dans une interview nous accordée ce vendredi 27 janvier 2023, l'élu de la ville de Bunia exige au président de la République, à procéder au relèvement sans délai du gouverneur militaire de l'Ituri qui à l'en croire, a largement failli à sa mission primordiale qui n'est autre que la protection des populations locales.
Tout en déplorant sous un « ton ferme et de colère », ce qu'il qualifie d'incapacité du gouverneur de province, à pouvoir rétablir la paix conformément à la mission lui confiée par l'état de siège ; le député national Iracan Gratien de Saint-Nicolas fait savoir que le gouverneur militaire s'illustre ces jours, dans des actes de règlement des comptes à ses adversaires politiques via des processus jugés de stériles en se camouflant derrière des groupes armés.
« Le gouverneur oppose les Ituriens en se camouflant derrière des processus stériles sans résultats avec des membres des groupes armés, avec plutôt l'intention des règlements des comptes à ses adversaires politiques. Nous demandons au chef de l'État de pouvoir relever le plus vite possible, ce gouverneur militaire qui a complètement failli dans sa mission de protéger la population. Nous n'allons pas accepter quelqu'un qui est en train d'assister aux massacres de la population. Au lieu d'aller au front, au lieu de chercher à combattre pour la patrie, il est plutôt en train d'opposer la population. Depuis le 1er janvier en cours, on a enregistré plus de 120 morts. Au lieu qu'il écoute la population lors des alertes, nous avons plutôt un gouverneur qui cherche à s'attaquer à toute personne qui ne voudrait pas être d'accord avec sa prestation. Le gouverneur a opposé complétement les Ituriens, il crée des tendances pour opposer des gens et il fait aussi des infiltrations pour que tout ce qui se passe dans les différentes communautés, soit attribué à ceux qui ont des positions contraires à ce qu'il dit » a dit Iracan Gratien, élu de Bunia.
Navré par le calvaire que traverse la population de cette partie de la République démocratique du Congo, ce parlementaire proche de Moïse Katumbi appelle toutes les communautés Iturienns et familles victimes des affres de guerre et des bavures de certains éléments de services de sécurité pendant la gestion du gouverneur militaire lieutenant-général Johny Luboya Nsashama ; à se constituer afin de saisir la justice pour non-assistance de personnes en danger.
« Les communautés Iturienns à travers les victimes vont poursuivre le général Loboya en justice pour non-assistance de personnes en danger et complicité dans le massacre des civils dans la province de l'Ituri. S'il y a des gens qui pensent qu'ils vont s'asseoir sur ce dossier judiciaire, tôt ou tard, même nos enfants poursuivrons ce dossier pour que la justice soit faite pour les victimes. Nous allons agir pour refuser tout le mal qui vient en majorité de nos autorités » a-t-il ajouté.
Notons que des tueries des civils sont nuit et jour, documentés dans la province de l'Ituri notamment dans le territoire de Djugu, Irumu et Mambasa pour ne citer que ceux-là.
Loin de là, des casques bleus de l'ONU ont au cours de ce mois de janvier, découvert des fosses Communes avec près de 50 civils morts, dont des femmes et des enfants.
Rédaction