Dans un rapport rendu public à Kinshasa , au Centre Bondeko, devant la presse le vendredi 30 décembre 2022, la Voix des Sans Voix pour les droits de l'homme (VSV), une organisation non gouvernementale de défense et de promotion des droits de l'homme, a dressé un tableau sombre de la situation des droits humains dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri qui sont sous état de siège.
D'après Mme Irène Monama, chargée des programmes chez VSV, plus de 100 cas d'assassinat, de meurtre et d'exécution extrajudiciaire ont été recensés de septembre à novembre de l'année en cours. Les groupes armés et quelques éléments incontrôlés des FARDC sont pointés du doigt comme auteurs de ces violations des droits de l'homme dans ces provinces sous état de siège.
« Les organisations membres du réseau Service Civil pour la Paix (SCP) ont documenté, de septembre à novembre 2022, plusieurs violations et atteintes aux droits humains principalement dans la province du Nord-Kivu. Les auteurs sont de manière générale les membres des groupes armés, quelques éléments des FARDC et de la police nationale congolaise. Il y a eu plus de 100 cas d'assassinat, de meurtre et d'exécution extrajudiciaire. Les responsables sont les groupes armés », a accusé Mme Irène Monama.
La responsable des Programmes chez VSV a aussi fait mention de plusieurs actes d'arrestation arbitraire et de détention illégale ainsi que d'interdiction de manifestations pacifiques et de répression des manifestations publiques par les autorités locales.
« Les enquêtes menées sur terrain par les organisations membres du SCP démontrent qu'il y a une hausse des violations des droits humains », a indiqué la chargée des programmes de la VSV.
Mme Irène Monama a fait état de la situation humanitaire et sécuritaire préoccupante caractérisée par le déplacement forcé de la population à cause de la poursuite des combats entre les forces loyalistes et les rebelles.
« Plusieurs cas de déplacement forcé sont à noter. Ils sont causés par les groupes armés. La situation s'est aggravée avec l'occupation de la cité de Bunagana par le M23 qui a occasionné plusieurs déplacements de nos populations. Les gens qui se sont déplacés vivent dans les conditions inhumaines. Ce qui est plus grave, les réfugiés ont été obligés de se déplacer même dans les camps où ils se trouvaient... », a-t-elle déclaré.
Tout en saluant la traque par la justice des militaires et policiers auteurs des violations et d'atteintes aux droits humains, Mme Irène Monama a réitéré l'engagement de son organisation à intensifier son plaidoyer pour l'amélioration de la situation des droits humains au Nord-Kivu et en Ituri. VSV compte se rendre sur terrain afin de s'enquérir de la situation des droits de l'homme au Nord -Kivu et Ituri.
GK