Le député national Iracan Gratien de Saint-Nicolas dénonce une nouvelle fois, ce qu'il qualifie d'inefficacité de l'état de siège en vigueur dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri. Il fait savoir que le gouverneur militaire de l'Ituri et son entourage sont devenus plus politiques en lieu et place, de procéder à la traque systématique des groupes armés qui écument la région.
L'élu de Bunia a au cours d'un point de presse tenu à Goma au Nord-Kivu, ce vendredi 13 janvier 2023, déploré le format que prend ces jours, l'état de siège dans cette partie de la partie Orientale de la RDC. Il a soutenu que le gouvernement provincial en caractère militaire, s'est plus focalisé sur la politique au lieu de lancer des opérations militaires de taille contre l'ennemi qui trouble nuit et jour, la quiétude de la population locale longtemps marginalisée.
Iracan Gratien estime ainsi, que l'état de siège n'est plus une mesure exceptionnelle, mais plutôt une situation normale vu la recrudescence de l'insécurité.
« Le gouverneur militaire avec son staff, ils deviennent plus politiques. J'ai suivi une vidéo où le porte-parole du gouverneur militaire s'attaque en soulevant les communautés Ituriennes contre le président de l'Assemblée provinciale soit disant que c'est sa famille qui tue les gens en Ituri ; vous voyez cette gravité où l'armée au lieu de faire son travail, cherche maintenant, à devenir politique et ça, c'est très grave. Au lieu que l'armée fasse l'essentiel de neutraliser les forces négatives et arrêter les criminels, l'armée est maintenant dans la politique » a dit Iracan Gratien, élu de Bunia.
Incompétence du gouvernement congolais ?
Le député national Iracan Gratien de Saint-Nicolas responsabilise l'État congolais et/ou l'actuel gouvernement d'être à la base de ce qu'il juge également du désordre sur le plan sécuritaire dans la province de l'Ituri.
Il précise que la situation sécuritaire qui prévaut en Ituri échappe à l'État congolais, car dit-il, des criminels qui se sont infiltrés dans les communautés et opèrent au nom de ces dernières.
« Le grand problème que nous déplorons dans la province de l'Ituri, c'est la faiblesse de l'autorité de l'État. On ne sait pas mettre la main sur ces jeunes qui opèrent en se cachant dans les communautés locales. Si on pouvait les capturer et les mettre en prison, d'autres ne le feraient pas. L'État est impuissant sur ce sujet. Et il n'y a pas d'offensives militaires contre les groupes armés en Ituri » a dit Iracan Gratien.
La situation sécuritaire demeure encore préoccupante sur presque toute l'étendue de la province de l'Ituri en dépit de l'instauration de l'état de siège qui a totalisé plus d'une année. À titre Illustratif, plus de 20 personnes ont été tuées dimanche 8 janvier dernier, lors des affrontements entre les milices CODECO et Zaïre à Drodro, Blukwa, Largu et Jissa dans le territoire de Djugu.
Elias Aungama à Goma