2 octobre 2014 - 2 octobre 2022, cela fait effectivement huit ans depuis que le territoire de Beni au Nord-Kivu a connu le premier carnage perpétré par les terroristes de l'ADF dans la localité de Mukoko au nord d'Oïcha chef-lieu de ce territoire. Plusieurs voix se lèvent à cette occasion, pour décrier une fois de plus, la persistance de l'insécurité dans la région en dépit des efforts consentis de part et d'autre.
Dans une interview nous accordée ce lundi 3 octobre 2022, le député provincial Jean-Paul Paluku Ngahangondi estime que cette persistance des massacres dans la région de Beni aurait plusieurs raisons. C'est notamment, la légèreté par laquelle dit-il, le gouvernement congolais gère la situation sécuritaire qui y prévaut depuis plusieurs années ; la non-dotation des FARDC des moyens conséquents la complicité au sein des FARDC aux côtés de la complicité et les fameux détournements des fonds alloués aux opérations militaires, pour ne citer que celles-là.
Cet élu de Beni territoire dénonce par ailleurs, ce qu'il qualifie d'abandon par le gouvernement de la population congolaise de l'Est. Il en appelle les FARDC au lancement des opérations militaires sérieuses contre l'ennemi en lieu et place de jouer à la défensive.
« Nous dénonçons ce comportement irresponsable des autorités de ce pays qui sacrifient le peuple. 8 ans de massacre, c'est trop, rien n'avance et l'État semble n'est pas pour être concerné par la question. Nous vivons une situation qui nous pousse à nous demander si la RDC est gouvernée et notre armée ne joue qu'à la défensive » a-t-il dit.
À lui d'ajouter :
« On nous a amené l'état de siège, ça n'a pas de sens. L'état de siège sans opérations militaires, est une farce. Le chef de l'État fait semblant de se soucieux de la situation, mais en réalité non, l'État gère cette question avec une grande légèreté. La population a besoin de la paix, c'est tout » a ajouté Jean-Paul Ngahangondi, élu de Beni territoire.
Tout en adressant ses condoléances aux familles victimes des atrocités rebelles dans la région depuis 8 ans maintenant, celui-ci invite la population congolaise en général, celle de l'Est en particulier, à sanctionner via les élections prochaines au pays, toutes les autorités ayant dans leurs attributions la sécurité, mais sans le prouver sur le terrain.
Malgré l'instauration de l'état de siège dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri, la situation sécuritaire demeure encore préoccupante dans ce coin de la République démocratique du Congo. Elle se caractérise par des tueries des civils nuit et jour notamment dans le territoire de Rutshuru et dans la région de Beni au Nord-Kivu, en Irumu, Mambasa et à Djugu dans la province de l'Ituri, et cela, sous la barbe impuissante de la communauté internationale représentée au pays par la Monusco.
Pour rappel, 13 personnes ont été tuées par les ADF la nuit de dimanche à ce lundi 3 octobre 2022 à Beu Manyama dans le secteur de Beni-Mbau dans le territoire de Beni.
Elias Aungama, à Goma