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Déploiement d'une force régionale en RDC : ces questionnements du député Jean-Baptiste Kasekwa

L’accord signé par les chefs d’États membres de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) sur le déploiement d’une force régionale pour « imposer » selon eux, la paix dans la partie Orientale de la République démocratique du Congo, ne cesse de susciter des réactions tant dans les couches sociales que politiques du pays. Pour le député national Jean-Baptiste Muhindo Kasekwa, le déploiement de cette force dite régionale demeure inopportun, car indique-t-il, plusieurs groupes armés d’origine ougandaise, Rwandaise, sud-soudanaise et Burundaise sèment terreur et désolation sur le sol congolais.

À l’occasion de la 4e Conférence hebdomadaire du parti politique ECIDE sur la guerre dans la partie Est de la RDC mardi 21 juin 2022, l’élu de Goma chef-lieu du Nord-Kivu, a précisé que quatre de pays membres de l’EAC dont le Sud Soudan, l’Ouganda, le Rwanda et le Burundi ont des groupes armés qui s’illustrent par des violations des droits humains sur le sol congolais plus particulièrement dans les provinces Haut-Uele, Ituri, Nord et Sud-Kivu.

« 4 sur les 6 pays de l’EAC ont déjà des groupes armés semant terreur et désolation en RDC. C’est pays sont notamment, le Sud-Soudan avec le Mbororo dans la province du Haut-Uele, l’Ouganda avec l’ADF au Nord-Kivu et en Ituri, le Rwanda avec avec le M23 et les FDLR au Nord-Kivu et Sud-Kivu ainsi que le Burundi au Sud-Kivu. Les 2 pays restants dont le Kenya et la Tanzanie ont des contingents au sein de la Monusco dans le cadre de la brigade d’intervention FBI » a-t-il dit.

Jean-Baptiste Muhindo Kasekwa qui appelle l’ensemble du peuple congolais à la vigilance, ses pose plusieurs questions légitimes liées au déploiement de cette force régionale tel que communiqué à l’issue du Conclave de Nairobi sur la situation sécuritaire de la RDC.

« Comment gérer la présence de toutes ces forces sachant que nous sommes aussi menacés par des groupes armés originaires de leurs pays respectifs ? Quel serait le délai d’intervention accordé à ces forces en se référant au passé douloureux du rapatriement échoué des troupes de la Monusco ? Quelle est en réalité, la nécessité qui motive la présence de ces forces alors qu’on en a déjà eu un nombre élevé, UPDF, Monusco, mission spéciale de RDF » s’interroge Jean-Baptiste Muhindo Kasekwa élu de Goma.

Au terme de leur 3e conclave, lundi 20 juin dernier, à Nairobi au Kenya, les dirigeants des pays membres de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) sont tombés d’accord sur le déploiement d’une force régionale pour « imposer » la paix dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Ils ont aussi appelé à un cessez-le-feu immédiat.

Le sommet a également appelé « à une cessation immédiate de toutes les hostilités à l’Est de la RDC et à tous les groupes armés, tant étrangers que locaux, à déposer les armes immédiatement et sans condition, et à s’engager au processus politique. »

Le communique final appelle en outre « à la déclaration des provinces de l’Ituri, du Nord-Kivu (Bunagana, la plupart des régions du Petit Nord, Masisi, Lubero, Axe principal Beni-Kasindi) et du Sud-Kivu ZONES SANS ARMES, où tout individu ou groupe portant des armes en dehors des forces loyalistes et légalement déployées, et mandatées dans le pays sera désarmé. »

Elias Aungama