Le 14 avril, l’Assemblée nationale a débuté l’examen de la proposition de loi modifiant la loi électorale. C’est un texte co-initié par 10 députés , deux devenus depuis ministres, Christophe Lutundula et Patrick Muyaya, et un autre décédé, Henri-Thomas Lokondo.
Cette proposition de loi du G13 propose 18 grandes innovations, entre autres la suppression du seuil de représentativité, l’interdiction aux candidats d’avoir des suppléants membres de leur famille, le non cumul des mandats, l’obligation de publier les résultats des scrutins bureau de vote par bureau de vote, la sanction à l’encontre des membres de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) en cas de fraude.
Comme pour la loi organique sur la Ceni, certaines parties prenantes au processus électoral appellent à un consensus sur cette réforme de la loi électorale. Pour sa part , l’ONG Femmes Solidaires pour la Paix et le Développement FSPD en sigle en collaboration avec la Synergie Congolaise des Femmes Défenseures des Droits Humains (SYCOFEDDH) exhorte les députés nationaux à faire des réformes impersonnelles et non taillées sur mesure. Pour Mme Desy Furaha Maliro Boji, coordonnatrice Nationale du Réseau Femmes Solidaires pour la Paix et le Développement, les hommes passent et les institutions restent. C’est ainsi que Mme Desy Furaha Maliro Boji plaide pour une réforme responsable de la loi électorale afin d’éviter de faire basculer le pays dans l’instabilité et des conflits législatifs.
» Nos députés nationaux doivent tout faire pour nous éviter des climats d’instabilité ou des conflits législatifs car, nous aurons des lois objectives et non subjectives qui sont taillées sur mesure, nous voulons donc une loi électorale objective et non taillée sur mesure », conseille Mme Desy Furaha Maliro Boji. Cette actrice de la société civile se rappelle de l’ère Kabila où la Constitution et autres lois du pays …ont été rédigées selon le souhait du pouvoir de l’époque, la suite est qu’aujourd’hui ce sont les proches de Joseph Kabila qui ne veillent pas qu’on touche la loi électorale, rappelle Mme Desy Furaha.
Les députés du Front commun pour le Congo (FCC) bien que minoritaires ont d’ailleurs refusé de prendre part au débat général sur ce texte à l’Assemblée nationale et exigent un dialogue en dehors des institutions afin de dégager, disent-ils, un consensus autour du processus électoral en cours.
Le consensus paraît enfin difficile sur cette question de la loi électorale à cause des agendas cachés des uns et des autres, regrette Mme Desy Furaha Maliro Boji qui appelle les parlementaires à travailler en toute responsabilité pour éviter que le pays puisse sombrer dans le KO.
GK